Politique climatique: peu de progrès pour la nouvelle loi CO2 dès 2031

Politique climatique: peu de progrès pour la nouvelle loi CO2 dès 2031

Erschienen am: 18/09/2025

Vendredi, le Conseil fédéral a présenté ses plans pour la politique climatique après 2030. Le constat est clair: de réels progrès pour la protection du climat font défaut. Au lieu de mettre en place des mesures concrètes de réduction des émissions sur le territoire national, la Confédération continue de miser largement sur les compensations à l’étranger. La Suisse risque ainsi de manquer ses objectifs climatiques. Plus nous retardons l’action, plus la facture sera lourde pour la société et l’économie.

Auteur: Team POW

La loi actuelle sur le CO₂ expire en 2030. Il faut donc mettre en place une nouvelle réglementation. Le projet prévoit notamment d’étendre le système d’échange de quotas d’émission aux bâtiments et aux transports. Le principe est simple: plus on émet de CO₂, plus on paie, créant ainsi une incitation financière à réduire les émissions. En soi, c’est une approche pertinente. Mais le Conseil fédéral entend plafonner les prix à 120 francs par tonne de CO₂ pour le mazout de chauffage et à 20 francs pour les carburants. Tant que le prix du CO₂ n’augmente pas de manière significative, cette mesure n’entraînera que des changements de comportement marginaux.

Compensations à l’étranger plutôt que réductions nationales : une mauvaise stratégie

Parallèlement, la Confédération continue de miser sur les compensations à l’étranger. Autrement dit, la Suisse paie pour des projets réalisés à l’étranger censés réduire les émissions de CO₂. Or, il est depuis longtemps évident que ces projets sont, dans la pratique, souvent ni mesurables, ni efficaces, ni équitables et qu’ils s’avèrent en outre très coûteux. Selon une enquête du Beobachter, seulement 0,04 % des compensations à l’étranger prévues d’ici 2030 ont effectivement été mises en œuvre à ce jour.

Le WWF montre également que l’écart entre les objectifs climatiques fixés et les émissions réelles ne cesse de se creuser. Comment est-ce possible? Aujourd’hui, la Suisse est autorisée à compenser environ un tiers de ses émissions à l’étranger. Cette proportion restera probablement la même à l’avenir. Mais comme nos émissions globales continuent d’augmenter, la quantité absolue compensée à l’étranger croît elle aussi. Autrement dit, la Confédération prévoit de faire réduire encore plus de CO₂ à l’étranger plutôt qu’en Suisse.

Pour rappel, selon la loi sur la loi climat, nous devons réduire nos émissions de 50% d’ici 2030 et de 75% d’ici 2040, par rapport à 1990. Si, d’ici 2040, un tiers de la réduction se fait toujours à l’étranger, nous manquerons largement nos objectifs. Ce n’est pas la voie à suivre pour respecter la loi climat et encore moins l’Accord de Paris.

Une protection climatique efficace doit avoir lieu en Suisse

Nous nous engageons pour que la protection du climat se fasse enfin en Suisse. Car plus nous repoussons la mise en œuvre de mesures efficaces de réduction des gaz à effet de serre, plus la facture sera lourde à l’avenir. Les ménages et les entreprises devront investir davantage, et les phénomènes météorologiques extrêmes — inondations, vagues de chaleur ou pertes de récoltes — entraîneront des coûts supplémentaires. Nous devons dès maintenant prendre les bonnes orientations pour une politique climatique efficace et ciblée — pour nos glaciers, nos montagnes et notre avenir.

Sources

https://www.news.admin.ch/de/newnsb/-c5l4GMnmdTSs4Q0asIPw

https://www.beobachter.ch/magazin/umwelt-klima/ziel-erst-zu-004-prozent-erreicht-schweizer-klimastrategie-scheitert-859461?srsltid=AfmBOoqfU3R2R-AW91EaZmSSe2_zg19btQFh-41Ntb4H3cPpP9VsYOYI

https://www.wwf.ch/de/medien/bundesrat-hofft-dass-klimaziele-von-selbst-erreicht-werden